« Le masculin l’emporte sur le féminin ». Voilà l’une des premières règles de grammaire que l’on apprend à l’école.
Dans une langue aussi genrée que le français, comment faire en sorte que les femmes et les personnes non binaires soient aussi bien représentées dans nos mots que les hommes ? La réponse tient en deux mots : l’écriture inclusive.
Souvent symbolisée par le fameux point médian, autour duquel se cristallisent tous les débats, l’écriture inclusive est le reflet de l’évolution nécessaire de notre société. Non seulement pour représenter tous les genres, mais aussi pour éviter les stéréotypes dans la langue.
Sommaire
- Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?
- Les répercussions concrètes du masculin générique.
- Comment utiliser le langage inclusif ? 5 méthodes simples.
Temps de lecture : environ 3 min.
Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?
L’écriture inclusive est une forme de rédaction qui consiste à éviter tous les stéréotypes et à représenter tout le monde.
Si elle est connue pour donner de la visibilité aux femmes, elle va bien au-delà de la question du genre. Elle prend en compte tous les critères de discrimination, notamment l’âge, la couleur de peau, l’apparence physique, etc.
Pour être inclusif, un texte doit aussi pouvoir être compris du plus grand nombre. À mon sens, le langage inclusif respecte donc les principes du langage clair.
Les répercussions concrètes du masculin générique
Historiquement, l’écriture inclusive avait pour objectif de mieux représenter les femmes et les personnes non binaires dans les écrits. Si la question semble anecdotique pour certaines personnes, le masculin générique a pourtant des effets bien concrets.
En 2005, une étude a montré que le fait de présenter des métiers à la fois sous la forme masculine et féminine (par ex. « chirurgien ou chirurgienne ») augmente le degré de confiance des jeunes filles à entreprendre des études pour ces métiers. La langue affecte donc les choix d’études des jeunes.
Par ailleurs, lorsque des offres d’emploi sont rédigées exclusivement au masculin (par ex. « chef de projet » ou « directeur commercial »), les RH perçoivent les femmes comme étant moins compétentes que les hommes pour occuper des postes à responsabilité. C’est la conclusion alarmante d’une étude menée en 2016.
Il a également été démontré dès les années 1970 que les offres d’emploi rédigées exclusivement au masculin décourageaient les femmes à postuler.
Autrement dit, en adoptant le langage épicène dans vos offres d’emploi, vous améliorerez la diversité des talents qui postulent !
Comment utiliser le langage inclusif ?
L’écriture inclusive est souvent symbolisée par le point médian. Pourtant, elle ne se résume pas à ce signe typographique. Bien au contraire ! Voici 5 méthodes simples de rédaction inclusive.
Les termes épicènes
Ce sont les termes « neutres », qui regroupent à la fois les femmes, les personnes non binaires et les hommes.
Exemples : « nos équipes » plutôt que « nos collaborateurs » et « droits humains » plutôt que « droits de l’Homme »
Les doublets
Il s’agit ici d’utiliser à la fois la forme masculine et la forme féminine. L’ordre des termes fait souvent débat. Personnellement, j’opte pour l’ordre alphabétique.
Exemples : « les candidates et les candidats » et « le directeur et la directrice »
L’avantage ? Cette forme visibilise les femmes.
L’inconvénient ? Elle perpétue l’idée de la binarité du genre.
L’utilisation de formes variables dans un même paragraphe
Il est également possible de varier (les plaisirs et) les mots dans un même paragraphe, pour désigner des personnes de tous les genres.
Exemple : « nos équipes » en début de paragraphe, puis « nos salariés » dans la deuxième phrase et « nos collaboratrices » dans la troisième phrase.
L’accord de proximité
Contrairement aux idées reçues, la règle du « masculin qui l’emporte sur le féminin » n’a pas toujours existé. Elle n’a été imposée qu’au XVIIIe siècle (aka hier, quand on prend l’histoire de la langue dans son ensemble).
Avant, il existait d’autres règles, comme l’accord de proximité. Ce dernier consiste à accorder l’adjectif avec le dernier mot qu’il qualifie. Et on peut tout à fait remettre ces règles au goût du jour.
Comme un cas pratique vaut mieux que 1000 théories, voici un exemple « Les dirigeants et dirigeantes présentes à la COP26 ».
Le point médian
N’oublions pas le fameux point médian, qui cristallise tous les débats sur l’écriture inclusive !
Exemple : « les salarié·es »
Et maintenant, à vous de jouer !
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